" Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur." Beaumarchais
Revues horlogères
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Pascal Coyon Chronomètre, marketing du futur, produit de tradition : le choix 1/2

Le 29 juin 2016
Malik
Malik "Pifpaf" Bahri
L'auteur.

Bonjour les amis,

« L’été, on bosse, y a trop de touristes en short dehors, faut le moral pour travailler »
Pascal Coyon, horloger, sis à Hossegor, fameux spot de surf Français.

La délicate question de la succession de Philippe Dufour reste ouverte, a l’heure où celui-ci songe à vendre son nom… S’il n’a pas trouvé de successeur pour perpétuer sa marque, il a, en revanche, une ribambelle d’enfants illégitimes : évidemment, Romain Gauthier, ou Kari Voutilainen, mais encore les Raùl Pagès et autre Akrivia…

Le dernier à s’inscrire dans les traces de Maitre Yoda, c’est Pascal Coyon, là où il diffère des autres, c’est par son approche, qui est beaucoup moins scolaire et beaucoup plus inspirée par le bas : par les forums d’horlogerie. Pascal, sous le pseudo de Loupe à l’œil, a en effet écumé pendant des années  les forums d’horlogerie Francophone. Comme je le fais avec certains reportages, il a décidé de jouer à fond le jeu des forums et de la gratuité des informations sur internet; en partageant son travail à coût cassé, via une souscription. Alors que ses frères de portée, ont établi leurs business plans de manière verticale, Pascal a misé sur l’horizontalité des rapports clients/marque. Ceci est profondément novateur, et seul Czapek et Vicenterra, ont fait des choix aussi disruptifs (je passe sur les marques qui proposent des souscriptions, mais avec des produits bas de gamme).

Pascal Coyon Chronomètre (1)Pascal Coyon Chronomètre 1900 C (1)

Le plus étonnant, c’est que Pascal est l’un des plus âgé, ce qui démontre, que dans la société à venir, on a que l’âge de sa connexion haut débit. Pour lui, les forums ont été plus qu’un vecteur de communication, ils ont été la base d’une démarche marketing (ce mot n’est pas sale, il désigne en Frouze, le marchéage, la mise . Au travers des forums Francophones, il a capté le Zeigest des passionnés : authenticité, discrétion, tradition.

le haut de gamme d’aujourd’hui, c’est le standard d’hier. 

Comme la quasi-totalité des grands horlogers actuels, Pascal est passé par de nombreuses années de restauration, qui lui ont permis d’établir un douloureux constat :

Hier, des années 1920 aux années 1960, le mouvement de montre-bracelet était l’endroit d’excellence des montres, la culture de la flambe n’était pas encore la norme, à grands coups de Royal Oak show-off-shore, Hublot gang bang et autres no Rolex no sex…

J’ai personnellement toujours voulu me payer une beauté d’époque, type Zénith 135 ou Longines 13zn, mais soit le prix, soit la vétusté et surtout la taille de mes jarrets, ont toujours été un frein à cet achat.
À l’époque, on avait des principes : mettre une bague d’emboîtage dans une montre était aussi hérétique qu’inviter Rocco Siffredi à un congrès lesbien. Cette ancienne règle implicite, implique de grands calibres (dimensions supérieures à 13 lignes, soit environ 30mm), pour proposer des boîtiers de taille moyenne, qui sont la norme aujourd’hui.

Pascal Coyon Chronomètre 1900 C (3)Pascal Coyon Chronomètre 1900 C (4)

La force du projet de Pascal, c’est qu’il a opté pour un Unitas 6498. Son grand diamètre (36.6mm sans l’épaulement), est suffisant pour respecter cette règle de Rocco, pardon, d’airain, et permet d’emboîter le calibre 1900 (donc ce 6498 modifié) dans un boîtier de 41 ou 42mm au choix.

En effet, pour son Chronomètre, Pascal, propose 36 combinaisons :

  • Deux choix d’aiguilles : marines ou Breguet
  • Deux choix de cadran : laqué avec chiffres Breguet noirs ou laqué doté de chiffres Breguet avec le 12 des heures et le 60 des secondes, rouges.
  • Trois choix de boîtier : boitier 42mm prolongé par des cornes fines lunette chanfreiné ou lunette godron et enfin boitier 41mm à lunette fine et cornes larges.
  • Trois choix de couleurs de galvanisation du mouvement : or jaune, blanc ou rose

J’ai opté, pour la combinaison, qui à mon sens, respecte le plus l’esprit des chronomètres du début du siècle dernier, à savoir :

Aiguilles Breguet bleuies à la flamme : car elles correspondent mieux à l’idée que je me fais de la modestie, de forme similaire, elles sont juste hiérarchisées par leurs tailles pour des raisons pratiques, j’aime bien le coté Corée du Nord, ou Kimmy est juste distingué de ses sujets par son embonpoint (la Corée du Nord, c’est à l’ancienne, époque fin du Moyen Age  : le seul gros, c’est le boss).

Le cadran doté des index Breguet rouges : ici, le choix était vite plié ; un cadran laqué, sans touche de couleur, ça peut vite devenir chiant, et le rouge correspond mieux, je crois, au mythe des régulateurs, notamment teutons, et si c’est boche, c’est bien, c’est beau. De surcroit : aiguilles bleues, cadran blanc, chiffres rouges : Pascal Coyon, c’est la France !!

Pascal Coyon Chronomètre 1900 C (2)

Pour bien comprendre cette dernière vanne, je vous recommande, très fortement la meilleure série française de tous les temps : « Au service de la France » (écrite par Jean-François Halin l’auteur d’OSS117 et des guignols des 90′, tout un programme).

Le boîtier lunette fine, cornes larges : la question qui fâche, au sujet de cette première montre, c’est le boîtier. Afin de contenir les coûts, Pascal a opté pour un boîtier certes « Suisse Maideuh » pour le 41mm (German Made pour les 42mm). Mais, ce sont des boîtiers génériques ; et des trois, il n’y avait pas de bon choix, mais juste une variété de mauvais choix, une élection présidentielle dans un pays dit « développé » en somme, où l’on a le choix : entre le benêt, le voleur et le facho (au moins en Corée du Nord, c’est simple, c’est « Wesh Gros »)…
Je déteste le godron, comme les aiguilles marines, j’ai toujours trouvé ça inutilement prétentieux, exit cette lunette. Ensuite le boitier 42mm, a les cornes qu’il faut sur ce genre de montre, mais l’ensemble ne fonctionne pas, le boitier étant trop massif pour un entrecorne trop étroit…
Restait donc le boitier 41mm lunette fine, qui respecte un équilibre visuel, avec des cornes bien inscrites dans la continuité du boîtier, accompagné d’une lunette très fine, comme sur les montres des années 30-40 (en photo avec un incroyable chronographe Angélus des années 40).

Angelus Chrono Pascal Coyon

Néanmoins, les cornes sont trop larges (CF les cornes de ce chrono Angélus), et ça ne colle pas avec l’esprit rétro de la montre.

Mais ceci n’est pas très pénalisant : dans l’écrin en bois du Chronomètre  (tenu par un élastique, si ce n’est pas à l’ancienne ça), il y a deux petites boites en plastique : l’une pour contenir un futur cadran mieux fini (le cadran laqué actuel est parfait à l’œil nu, moins avec des forts grossissements) que l’on pourrait espérer pourvu de la police de chiffres « Art Nouveau » que Pascal utilise pour sa signature. Et surtout, la seconde boite est là pour un futur boîtier personnalisé, dont le design devrait se situer entre le boîtier de la Simplicity et les boitiers de Lange & Söhne, il sera disponible en acier et en métaux précieux… J’avoue, j’ai eu le kiki tout dur à cette dernière perspective. Autant le cadran est correct, autant ce boîtier est frustrant par rapport au calibre.

Le seul intérêt de ce boîtier, c’est qu’il renforce encore l’aspect « Sleeper » de cette pièce, un boîtier banal, ni moche, ni vraiment beau, avec un cadran blanc sans réel identité, qui cache une débauche de finitions, l’inverse d’une Royal Oak Offshore or jaune/diamants…

Le mouvement en or rose : Pascal a présenté tout d’abord la version traditionnelle en or jaune de son calibre 1900, version qui a enregistré le plus de commandes au départ. Ensuite, sont venues les versions or blanc et rose, j’ai eu la chance de voir en vrai ces calibres autour d’un agneau haché à la ventrèche, sans aucun doute, les versions rose et blanche étaient supérieures à la version or jaune, trop convenue. Après réflexion, j’ai opté pour la version or rose, pour au moins trois raisons : c’est actuellement une finition rarissime dans l’horlogerie, il y a très peu de mouvements de cette couleur. Alors que c’était une couleur fréquente dans les années 50-60, notamment chez Oméga, et c’est la seconde raison. Enfin, la dernière raison, en toute subjectivité (partagée visiblement : c’est la version qui a finalement enregistré le plus de demandes surnuméraires), c’est la plus belle version de cette première mouture du calibre 1900 C.

Pascal Coyon Chronomètre (3)

Quelque part, cette histoire de choix de couleur, c’est une pub pour Benetton, quelle que soit la couleur du 1900 (Pascal, il manque un DLC du coup…), il est aussi beau. Pourquoi ?

Parce que basiquement il y autant de rapport entre l’Unitas 6498 (fréquencé à 18000 a/h pour 46h de RdM) et le calibre 1900, qu’il peut en avoir entre le V6 PSA ES9J qui équipait feu Interceptor III , et le moteur de la T16 Pike Peak de Loeb (oui, PSA a évité de s’en vanter, mais la voiture était équipée d’un moteur discontinué et fortement modifié par l’écurie Pescarolo). OUI MÔSSIEUR, ma XM était équipée du même moteur que la T16 de Sébastien Loeb !!
Ferme-là, physiquement. À tout jamais.

La XM, c’est la France !!

Hum, hum. Donc.
Dans la seconde partie du sujet, nous listerons gentiment les modifications apportées par Pascal au 6498.

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Merci de votre lecture. A bientôt.
Malik.

Pascal Coyon Chronomètre (4)