1943: la bataille de Stalingrad s’achève, 1.5 millions de victimes gisent dans les décombres fumants de la métropole Soviétique, très peu de films racontent la plus grande bataille de l’humanité, le tournant de la seconde guerre mondiale. Pourtant, les Soviétiques, mus par une abnégation toute Russe, vont circonscrire la menace Nazi au prix de sacrifices inouïs. Les alliés, aidés par la pègre Italo-New-Yorkaise, débarquent en Sicile et vont porter le coup de grâce aux troupes de l’Axe, Monte Cassino (où mon grand-père artilleur à la 1ere DFL verra le nihilisme des tirailleurs maghrébins à l’œuvre) va être le tournant de la bataille d’Italie.
Jusqu’à cette époque, les plongeurs Gamma de Borghese avaient couru de succès en coups de force, faisant même réagir le très flegmatique Churchill dans la presse britannique. Mais après la chute de Mussolini, Borghese va rejoindre l’éphémère et terrible république de Salo. Il va ensuite mener une série d’opérations commando meurtrières qui n’auront ni le génie, ni l’efficacité, ni la rigueur militaire des dynamitages de navires menés lors de la première partie de la seconde guerre mondiale et qui n’occasionnèrent que très peu de pertes humaines.
Cette année c’est le périgée,
Durant le SIHH2011, j’avais écrit «Panerai l’Apogée», car j’ai eu la chance d’être témoin du pinacle créatif de la marque Florentino-Neuchâteloise.
car à l’instar de Borghese qui, faute de logistique, s’est perdu dans des missions suicides et opérations criminelles, Panerai se perd ,faute de compréhension de ses codes légitimes, dans des remix des codes de la concurrence.
La vidéo de propagande 2015, elle est génialement street crédible, c’est dommage que les montres ne correspondent absolument pas aux images de la vidéo:
il faut que vous sachiez que l’année dernière c’était les 175ans de Patek, à cette occasion, Patek a présenté une grande complication façon triple Big Mac, la 5175. En dehors de sa pléthore de complications (20), cette Pa(s)tek arborait un « magnifique » boitier tout gravé dans un style roccoco-kitchounet surchargé qui semble avoir été gravé pour mettre en exergue la citation de Ludwig Mies van der Rohe…
Il y avait plusieurs très belles pièces pour les 175ans de Patek Philippe, mais pas la 5175 (rassurez-vous, malgré plus de deux millions, et grâce aux 7 exemplaires, les montres sont déjà vendus, livraisons dans +/- 10ans…).
Donc, Panerai semble s’inspirer de cette 5175 pour créer sa PAM604, une Radiomir 47mm en acier gravé!
Félicitations, la gravure est magnifique, mais pourquoi ne pas avoir gravé le fond? Celui-ci est transparent et il ouvre bêtement sur un P.3000 (non mais, allooo quoi ! ).
Il faut dire qu’entre une gravure à 1000CHF et un saphir à 10CHF, le coût n’est pas le même… A presque 20k (précisément 18800€uros), on pourrait attendre une démarche plus aboutie.
Nonobstant ce fond saphir, même si le résultat était convaincant, on ne saurait toujours pas où va cette montre… Est-ce que les plongeurs Gamma faisaient graver leur Radiomir avant de partir plastiquer les navires alliés?
Cette montre me parait symptomatique de la volonté de l’Officine époque Bonati: vouloir se raccrocher à la haute horlogerie, sans compréhension réelle du marché ou des produits…
Là où le gag devient total, c’est qu’au lieu d’évoquer Patek, ça évoque inévitablement ces sympathiques montres néo-zélandaises Magrettes «Maori» inspiration Panerai, décorées avec des gravures Maori (je précise; ça fait de nombreuses années que Magrette propose ces modèles gravés).
intéressons-nous au retour de la mythique PAM300 aka «Panerai des Banquiers», tant elle semble fréquenter davantage le fond des coffres-forts que les fonds marins (en submersible, cela va de soi).
Donc, la PAM603 est la fille-clone de la PAM300. Tout d’abord, un petit problème de numéro: pourquoi PAM603 et pas PAM600, à la suite de la PAM300??
On peut se féliciter de cette réédition, car nombreux sont les frustrés de la première version. Comme la précédente, elle fait 52mm, cette fois-ci en titane au lieu d’acier; tant mieux, la précédente pesait un cochon mort (riez, c’est de l’humour Paneristique).
Un cadran brun remplace le cadran vert, dommage mais légitime pour les rares heureux possesseurs (pitié, sortez-les des coffiots!!).
Mais surtout un fond plein remplace le fond transparent de la précédente… c’est très con, parce que le calibre de chronographe Minerva est beau et mériterait d’être vu.
Là où la PAM604 mériterait un fond plein, elle hérite d’une fond transparent et inversement avec la PAM603. Vas comprendre…
Le clou du spectacle enfin, le prix : 37000€. Contre 25000€ pour la PAM300.
Soit 50% d’augmentation en 5ans. Pas mal! Environ 3 fois l’inflation réelle. Tous les ans. Miam.
On titille les tarifs d’un chrono 1815 chez Lange. Cela dit, c’est beaucoup moins cher que les délirantes PAM518, 519 et 520, qui embarquent le même mouvement, et qui sont tarifiés au prix de chronographes Patek 5270 et plus cher que le Lange Datograph…
respectivement boitiers Luminor 1950 et Radiomir 1940.
Jusqu’ici tout va bien. La chute, c’est la complication : une équation du temps.
Les PAM516 et PAM601, boitiers Luminor 1950 et Radiomir 1940 respectivement . Jusqu’ici tout va bien. La chute, c’est la complication: une équation du temps. L’équation du temps peut faire sens dans une montre chronomètre inspirée d’un chrono de marine (qui tient le +1sec/jour, les mouvements manuf Panerai sont plus à -5+ sec/jour). L’équation du temps donne la position du soleil réelle, ce qui permet de déterminer la longitude en mer…
Ces montres sont livrées avec un P2002 au faible diamètre, où l’équation du temps remplace la fameuse réserve de marche en ligne: les boitiers doivent être assez épais pour embarquer tout le bouzin…
La question de la pertinence se pose ici, tant du fait d’une complication sans rapport direct avec l’histoire de la marque, que du prix de la PAM601: 18800€.
qui reprend le boitier de la Bronzo, mais en fibre de carbone.
Alors qu’on aurait pu s’attendre à Carbonara, ce surnom «Carbotech» me fait furieusement penser à un anim Français «Robotech» (une combinaison de plusieurs séries Jap, dont Macross): le générique français est grandiose, il ne parle que de paix et d’amour sur fond de combats de robots et de tirs de missiles, magique.
Revenons à notre Robotech, pardon, Carbotech. Comme en témoigne cette photo issue des Purists, la montre est belle, une indéniable réussite.
Mais en même temps, elle a un coté too much, un côté un peu vulgos, certainement à cause des très inutiles touches de bleu. En fait, la combinaison index coquille d’œuf/touches de bleu et boitier carbone me fait furieusement penser à Bell & Ross.
C’est le moment pivot où le copié commence à copier son copieur, cet instant axial, ce Kairos où tout s’inverse et tout se révèle…
Une belle montre donc, mais qui ne correspond pas à mon attente de (ancien?) Paneristi. Comme toujours, la cerise sur le gâteau, c’est le prix: 15700€, soit le double de la bronzo PAM382 en 2011…
Les plongeurs gammas, durant leurs incursions en eaux alliées, devaient parfois poser leurs sous-marins sur le fond de la mer en attendant le moment propice pour frapper. A leur image, gageons que l’Officine touche le fond pour mieux revenir à ses fondamentaux.
Ce que révèle ce SIHH, c’est que l’objectif de l’Officine-Bonati (un ancien vendeur de stylos) est d’accrocher la Haute Horlogerie par le coté Sport-Chic et séries limitées et il faut bien admettre que par certains cotés, c’est assez réussi; notamment les complications, qui n’ont pas à rougir devant les équivalents de chez Patek ou Audemars Piguet.
Le problème, c’est que pour être «HH», il faut plus que des complications sexy, il faut plus que des étiquettes délirantes, c’est une alchimie de temps et de retenue, cette alchimie qui seule peut expliquer l’intemporalité d’une Patek Nautilus, par exemple.
encore et toujours Less is More
Or, les pièces dévoilées cette année semblent relever d’un autre réflexe, celui des dictateurs d’opérette des républiques bananières qui se couvrent d’insignes pour mieux acquérir une légitimité qu’ils n’ont pas. Et c’est précisément de ce point de vue qu’apparait la dichotomie entre l’Officine et les Paneristi, car ce que recherchent les passionnés de la marque, c’est un minimalisme, une pureté, un mythe,
Glouglou.
Pifpaf.