Salut les aminches,
La partie 1 & la partie 2.
Vous savez, je déteste les discours type: “10.000€ pour une montre, mais t’es fou, c’est le prix d’une Dacia”. Déjà, pauvre de toi qui roule en Dacia. Ensuite, 10.000€ pour une très belle pièce qui nous fait rêver tous les jours, c’est peu.
Puis on se paye quoi neuf, pour 10k ? Une Dacia ? Un mois pour deux personnes dans une très belle destination touristique ? Une nouvelle garde-chaussure pour madame ? Une année de scolarité en école de commerce (en France)?
Et ça n’a pas de prix.
Bref, que des trucs nazes. Alors qu’avec une montre de plongeur de combat fasciste, on rêve à fond d’opérations commandos le couteau entre les dents.
Avec 58 millions, je me paye la Grave à 24 millions, une collection de fou à base de vintage introuvables et de grosses patates style De Bethune ou Romain Gauthier, assez pour remplir une Samsonite (la grosse à roulette, qui dépasse le poids autorisé à l’embarquement) et il m’en reste même pour la Dacia, les vacances et la ferme qui vas bien et une Merco AMG 63 (eh, la Dacia j’déconnais, toi-même tu sais).
Donc on reprend, pour Koons (pour les Français, vous pouvez enlever un « o »), cet « artiste » (on ne fait pas le même métier lui et moi), vend son putain de clébard en métal imitation ballons cuivrés 58.4 millions,
en fait, Koons est un vendeur de génie : le genre de gars qui réussirait à implanter une chaîne de charcuterie en Arabie Saoudite.
J’entends, même si ce n’est pas horloger, qu’avec un Picasso, un Kandinsky, ou mieux, un Ernst, on n’achète pas seulement une œuvre picturale, mais aussi un puissant concept philosophico-artistique.
J’ai une hypothèse : dans 200 ans, la théorie des cordes révèlera que le saut extra-dimensionnel se fera via des caniches gonflables cuivrés ?
Même un vrai caniche vivant et bavant, d’un pedigree exceptionnel, ou présentant une couleur de pelage unique, aurait mieux justifié ces 58.4 millions. C’est triste les ravages de la drogue.
Un chien gonflable se vend 250% du prix d’une des pièces les plus exceptionnelles de l’histoire de l’horlogerie.
Le marché de l’art contemporain semble trop erratique, reposer sur des bases trop nébuleuses pour être un marché fiable à terme…
Nul doute que nos descendants, quand ils exhumeront les coffres du Ports Franc de Genève après une enième guerre atomique et qu’ils découvriront la Super-complication et le caniche en métal, quelle pièce disposeront-ils dans un musée ?
Quelle pièce représentera pour eux le génie du XXème siècle ?
Qu’est-ce qui leur parlera esthétiquement, la finesse des détails du cadran email de la Patek, ou les boursouflures du Caniche, qui leur rappellera les horribles mutations consécutives aux radiations?
Historiquement, c’est vite plié. Patek, 175ans, Koons étoile filante de l’art Contemporain.
La facture aussi, pas besoin de s’attarder, les plus grands horlogers des années 30 ont terminé chaque détail à la main au summum de leur savoir-faire.
Koons travaille avec une équipe qui use et abuse de toutes les facilités technologiques actuelles…
LE génie créatif du XXIéme siècle VS d’obscurs ouvriers montagnards du XIXéme.
Enfin, rareté, la Patek est produite à deux exemplaires, le chien à cinq exemplaires. Comme la Patek, la couleur change.
Il paraît que François Pinault, grand collectionneur d’horlogerie, détient l’exemplaire Magenta (comme le timbre Guyanais).
Quand une Patek vintage, rare et Magenta se présente sur le marché de l’horlogerie, surtout, achetez-la, over-combo !!
Quand est-ce qu’Ulysse Nardin, marque concept si il en est, propriété de Pinault via Kering, se lancera-t-elle dans la montre hommage-à-Koons, histoire qu’on rigole un peu?
Pssssshiiiiit à tous.
Malik.