8 mars 2016, journée internationale des droits de la femme.
Bonjour, Bonsoir,
Si vous êtes un lecteur régulier de Foudroyante, vous savez que je conserve une affection particulière pour Breitling. Ma première montre de coût fut en effet une Breitling Navitimer (d’ailleurs, je la cherche : une Breitling Navitimer Fighter N°4456, merci de m’envoyer un message si vous la détenez) …
Depuis une dizaine d’années néanmoins, la communication de Breitling, c’est un peu la misère, il ne se passe pas grand-chose, l’immense bunker de Breitling à Baselworld est inviolable, et on a du mal à comprendre le fond du message… On est passé de coups de génie tel que celui-ci :
Des pilotes street crédibles, avec des montres de politicien ripoux qui claquent. Du tout bon.
A ça : John Travlota (comme l’appel ce bon Gégé Depardiou), posant devant un zinc vintage, même pas une soucoupe volante de thétan (les êtres extraterrestres mythiques de « l’église » de scientologie, à laquelle ce bon travlota appartient).
Pour finir avec ça : David Beckham, un métrosexuel de tabloïds britanniques, il parait qu’il joue au football. Georges Best, légende du football britannique disait au sujet de Beckham « Son pied gauche ne lui sert à rien, il est mauvais de la tête, il ne sait pas tacler et il ne marque pas souvent. A part ça, il est pas mal. »
Dans les pubs Breilting pour Bentley, même plus d’avion, mais au choix, une Bentley ou un jet privé, on comprend bien que contrairement à Travlota, Beckham ne va pas tenir le manche à balai.
Ils ont même été de très bons élèves de feu Nicolas Hayek : ils ont même été parmi les premiers à présenter leur propre calibre de chronographe In-House, le B01. Calibre présenté tôt et réussi techniquement et esthétiquement.
Le chronographe est bien sûr le cœur de métier de Breitling, mais il faut saluer ce tour de force industriel, pour une marque de taille moyenne.
Coté produit aussi, chaque collection présente une ou deux nouveautés vraiment sexys, les finitions d’habillage, surtout le cadran, restent au top dans cette gamme de prix.
Aujourd’hui, le problème de Breilting, c’est la com’.
Récemment, le flagship Breitling du Bluewater Shopping Centre au Royaume-Uni s’est retrouvé au cœur d’une polémique…
Pour avoir fait enfin de la com’.
Crédit Photos
Comme vous le savez, le storytelling de Breit, c’est l’aviation, les coucous, les zincs, petits ou grands, militaires ou civils. Breitling a consacré une énergie énorme à cet aspect de sa communication, notamment en entretenant un Constellation et une patrouille d’Alpha Jet à ses couleurs (excusez du peu).Impossible donc de critiquer la légitimité de Breitling à ce sujet, d’autant qu’ils produisaient historiquement (bien qu’ils ne soient pas les seuls) des montres destinées à l’aviation de l’ère pré-informatique.
Or dans le Flagship du Bluewater Shopping Centre, la marque a installé une figurine géante (format Statue), d’une pin-up année 50. Typique du « Nose–art », art de la décoration des avions alliés durant la seconde guerre mondiale, ou les mécaniciens et équipages réalisaient de superbes peintures de belles sur l’avant des bombardiers.
Qu’une Pin-up en résine juchée sur une bombe, aux seins turgescents, à la petite culotte blanche en coton, apparente, en hommage au nose-art, soit présente dans cette boutique est donc parfaitement légitime dans le storytelling de Breitling, bien plus qu’un métrosexuel ou un scientologue.
Pas de bol, tout le monde a hurlé ! Y compris la blogosphère horlogère, je cite Business Montres, mais ce propos reflète ce que j’ai pu lire sur certains blogs et facebook :
« Ce qui est grave, ce n’est pas de commettre ce genre de gaffe sexiste (ci-dessous), mais de ne pas voir que, quoiqu’on pense de la tradition du nose-art, cet étalage de graveleuse vulgarité n’est plus admissible quand les bombes des terroristes nous menacent et quand les femmes sont victimes de violences, au Royaume-Uni comme dans le monde. «
Donc parce que des terroristes terrorisent et que des maris tapent leurs femmes, on devrait s’arrêter de vivre et poser des Pin-ups aux endroits appropriés ?
Par la bande, cette analyse me fait penser aux histoires de liberté d’expression survenues après les exécutions du 7 janvier 2015 au Charlie Hedbo, genre les crayons plus forts que les balles toussa. Les crayons, mais pas les pin-ups aux seins obusiers, c’est con. Et niveau vulgarité et provocations gratuites, Charlie Hebdo c’est 20 crans au-dessus de la pauvre pin-up de Breit.
En fait, un néo-maccarthysme s’installe pernicieusement dans la société. Et le public aux ordres, s’offusque pour une inoffensive pin-up, légitime, dans une boutique de montre… On nage en plein dans l’allégorie de la caverne de Platon.
Mieux, ou pire, au choix : quand MB&F avait présenté la Razzle Dazzle, tout le monde avait hurlé au génie . Cette HM4 mettait bénéficiait d’une pin-up peinte sur le boitier (culotte blanche et décolleté)…
Et cette levée de boucliers est d’autant plus risible en 2016, époque où rappelons-le, la pornographie c’est généralisé (y compris dans les pubs d’horlogerie et autres tenus légères d’hôtesses en plein salon horlogers): strings, piercings, pubis épilé, porn-chic à tous les étages, cagoles siliconées jusqu’aux yeux dans la téléréalité, indécence généralisée ou la lycéenne de base est habillée dans une tenue beaucoup plus provocante qu’une prostitué des années 60.
Juste pour rire, Porn Awards VS MET Gala, saurez-vous distinguer les stars du porno des stars du arenbi ?
(attention, il y a un piège)
Bonus : Beyoncé, il parait qu’elle chante. Dommage…
Donc dans cette époque de généralisation de la pornographie et de la sur-sexualisation de la femme, on hurle après une pin-up en résine dans une boutique Breitling…
La seule critique sérieuse que l’on peut faire à ce sujet : pourquoi ne portait-elle pas un torride string en dentelle noire plutôt qu’une grosse culotte en coton blanc ?
#bringbackourpinups
Pifpaf.
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