Hei alle sammen,
Il va sans dire que c´est la solide construction de cette montre qui l´a fortement associée à la conquête spatiale.
Pour mieux comprendre, nous allons entrer dans les détails de la punition officielle administrée en guise d’épreuve de sélection: une fessée digne du Père Fouettard, subie pour la première fois sur le coup de 1965.
Je rappelle que ceci est dû au fait que la montre des astronautes devait accompagner ces derniers pendant leurs galipettes dans le vide intersidéral: un milieu hostile réservé aux burnes téflonisées, un endroit où les changements de température sont extrêmes et les bombardements de particules permanents.
Les concurrentes ont été présélectionnées à travers un test strict de précision primaire et de chronométrage.
Il faut aussi comprendre que l´ordre de succession des tests est minutieusement cuisiné.
Voici donc la branlée concoctée par nos petites blouses blanches de la Nasa: 11 supplices élaborés qui feront pâlir les plus grandes gueules de l´horlogerie, bien-sûr, je vous les présente sous une tournure maléfique:
Résultat des tortures sur les trois montres en finale de la compétition:
Vous noterez que les coups de chaud violents arrachent quelques tripes durant les épreuves. Et c’est sans compter les effets du rayonnement ultraviolet en conditions réelles. Et oui, pas de couche d´ozone ni de crème solaire protection 4000 quand on flotte dans le vide interstellaire…
Bilan:
Elles ont toutes des sales gueules, mais la Speedmaster tient encore le coup avec seulement + 6 minutes dans les côtes et un fonctionnement général qui satisfait la Nasa. En 1972 et en 1978, la Nasa organisera deux nouveaux tests brutaux : le premier comprenant sept tortures et le second huit supplices assez similaires à ceux de 1965, mais aussi virulents.
Bien que plusieurs marques suisses aient été contactées, certains politicards américains semblaient avoir l´intention de jouer la carte du protectionnisme…
Le gouvernement en profitera donc pour mettre un coup de pression à la Nasa, qui en tentera donc d´imposer tant bien que mal un produit Swisso-américain à ses astronautes : «Achetez américain» est une loi et on l´applique.
Donc, histoire de redorer le blason national, l´américaine Bvlova entre dans la danse des gifles. Chez Omega, pas de débandade: ils feront fabriquer 51% du Speedmaster-Pro aux USA pour respecter la loi américaine en vigueur.
Le boitier sera fabriqué chez les ricains, le cristal de fabrication suisse y sera serti dans la même usine ; Les mouvements, cadrans et aiguilles seront produits en Suisse.
Les tests principaux seront effectués par une boite encore américaine à l´époque, Hamilton. Les tests ultimes seront effectués en Suisse. Qu´est-ce qu´on ne ferait pas pour garder ses fesses au chaud sous le soleil de Floride!
Autant dire qu´Omega ne voulait pas perdre son contrat, même s’ils fournissaient leurs montres à la Nasa à un prix équivalent à celui de quelques cacahuètes californiennes: il faut savoir perdre pour gagner. Les Suisses, on ne leur met pas une carotte comme ça dans ce business, ils sont têtus et ils serrent les fesses grave. Les tests révèleront que les montres produites par Bvlova ne sont pas à la hauteur du défi et en 1972 elles se prendront une sévère déculottée, avec quatre «arrêts cardiaques».
On appelle ça une volée intégrale.
En 1978 et pour la première fois aux USA ainsi qu’en Suisse, les épreuves sont menées par des laboratoires indépendants: on sent déjà que la confiance chute quand la pression politique du protectionnisme monte… Mais une fois de plus, Bvlova ne passera pas la barre qui qualifie un chronographe pour les sorties spatiales: ils seront éliminés avant même d’avoir subi l’ensemble des tortures…
tout le monde a le droit de manger son sachet de poudre avec sa Rolex…
Il est clair que dans l’atmosphère régulée de leur vaisseau spatial, les astronautes de la Nasa pouvaient aussi porter d´autres montres d´un choix plus personnel:
Mais lors des sorties héroïques hors de la navette, de la capsule ou de la station, la Speedmaster Professional d´Omega faisait foi et loi.
N´ayant pas perdu un poil de son derrière, cette montre est encore celle qui tient le flambeau officiel des sorties spatiales à la Nasa. Elle est aussi devenue un classique. On retiendra aussi: l´histoire de la conquête spatiale est autant une compétition qu´une collaboration intense et la Nasa n´a jamais eu le monopole sur les équipées sauvages. Omega non plus. Les cosmonautes, qui étaient loin d´être des poupées russes, ont de leur côté utilisé des chronographes produits par Strella, Poljot et Sekonda jusqu´en 1979.
On parle de chronographes russes avec des mouvements de conception Suisse: des variantes Venus et Valjoux.
Plus tard, en 1989, les égorgeurs d´ours sibériens adopteront aussi la Speedmaster-Pro, puis ils opteront pour Fortis sur le coup de 1994.
Mais tout ceci est une autre histoire…
Vi snakkes!
Will.