Salut à tous,
Merde, triple merde, je suis à la bourre pour mon premier rendez-vous de Baselworld 2015 : je dois être chez Tudor à 17h. Le bon côté, c’est que je vais pouvoir tester InterceptorIV à 160, une main sur le volant, sous une pluie battante en courbe. Trop facile. Une ligne droite, pas de cruels radars.
J’arrive presque à l’heure au parking en étage, 17h03. Evidemment, les seules places disponibles sont au neuvième et dernier étage, sinon, ce n’est pas drôle.
Je déballe les dix kilos de matos photos, trottine jusqu’à l’ascenseur et descend aux accréditations. Là, je tombe sur Madeleine. Ma chère, ma sympathique, ma cordiale, mon ignare Madeleine. Elle ne connait pas mon site (il faut dire qu’à sa décharge, dans l’ultra rush pré Basel, j’ai oublié de me faire accréditer)…
Donc pour estimer mon audimat, ils se fient aux followers sur Facebook.
Ce que vous écrit est véridique, ils se fient aux followers sur facebook, pour estimer votre audimat.
Gageons que l’année prochaine, elle me demande mon nombre de copines sur Tinder…
Comme vous ne le savez pas, je n’ai rien fait pour dynamiser la page FB de Foudroyante, j’attends en effet, que l’intégralité du site soit traduit, avec au moins une centaine de contenus en ligne, avant la promo sur les réseaux sociaux.
Je travaille selon des méthodes terriblement désuètes : d’abord je crée, ensuite je communique dessus.
Donc nos amis des accred à Baselworld, se fient aux followers facebook, l’outil le plus vérolé, ou il est le plus facile de truander son nombre fan, en en achetant des kilos à vil prix. Manquant de temps pour la négo, je me fais faire un passe provisoire…
Je cours chez Tudor, bouillonnant à l’idée de voir les nouveautés, les preview m’ayant chauffé à blanc.
Je déboule, je m’excuse (je suis pathologiquement en retard, je devrais me payer une psychothérapie, mais je préfère mettre 4250 balles dans une montre).
Conférence de presse, films de propagandes :
Un sur la Fastrider Jaune/Rouge/Vert, des bobos qui font de la moto sur la plage, pas génial.
Un sur la North Flag, réussit, carré, avec des alpinistes sur la mer de glace, belle photo.
Et le dernier, top, carrément onirique, un gars plonge en apnée depuis une falaise, et découvre en remontant une colonne gravé en grec « Pelagos ».
Justement, la Pelagos « V2 », parlons-en.
(La vraie référence c’est 25600TB (on dirait une réf. de carte graphique), mais on va garder « V2 », par commodité.)
Il y a quelques années, j’avais rédigé un article pour les forums sur Baselworld 2012. Pour le lancement de Foudroyante, j’ai écrit cet article en seconde ligne sur la Pelagos V1.
Dans cet article de 12/2014 je soulignais l’influence d’IWC, en particulier de la GST.
Aujourd’hui, mars 2015, il s’avère que mon article était plus que visionnaire, il était prophétique (80 balles la séance de voyance). En effet, non seulement Tudor présente une nouvelle déclinaison de la Pelagos, mais aussi la North Flag, qui semble être la fille spirituelle voire illégitime de Gunter Blumlein l’ancien patron de Vendôme et d’IWC, époque sobriété et rigueur (y a longtemps).
Je pose gravement la question, est-ce qu’au staff créatif de Tudor, ils font tourner les tables pour communiquer avec Gunter genre: « Grand MÔssieur de l’horlogerie, es-tu là » ?
Tout d’abord, le calibre, je vous connais, vous allez dire « on s’en branle dans une Tudor ».
C’est vrai. D’autant que le 2824 fait le taf avec une précision redoutable, et sa maintenance est aisée. Néanmoins, Tudor a fait plus que réaliser un ETA 2824 maison ou une déclinaison du 3135 Rolex.
En plus ce calibre est beau, qu’on s’entende bien, il ne vas faire un concours d’élégance entre un Greubel et un Lange, néanmoins, dans la catégorie des montres à moins de 5000 balles, c’est le plus stylé, avec ses ponts brossés et sa découpe des ponts sobre, une bonne synthèse du sport chic du début 2015.
Le clou du spectacle, c’est l’ensemble cadran/lunette bleu, cette couleur certes froide, est quand même plus funky que l’austère version noire. Le contraste entre le luminova turquoise et le cadran bleu en devient musical tant il est cohérent, presque chaleureux, notamment dans les éclairages intermédiaires. Et en plus, c’est un bel hommage aux couleurs de Foudroyante. :D
Evidemment, une Submariner Tudor bleu, est un clin d’œil indispensable aux Tudors Marine Nationale (Française…), notamment les 7016 et 7021… Dernière chose à propos de ce bleu, il est très variant suivant l’éclairage, et la plupart des photos que l’on voit sur les réseaux sociaux ne lui rendent pas grâce. La couleur en vrai est plus classe, j’ai essayé dans le cadre du court shooting de retranscrire au mieux sa teinte.
Seul défaut résiduel, l’épaisseur, qui n’est pas rédhibitoire, mais on ne retrouve pas la finesse des boitiers vintages. A noter que cette déclinaison présente un contraste moins dur entre le titane du boitier et le bleu de la lunette, donc l’épaisseur perçu semble inférieur d’un ou deux millimètre à la version noire.
Il combine le confort du titane et les micro réglages adaptables suivant la période de l’année et l’utilisation, ce qui est unique dans l’horlogerie et pourtant indispensable pour les bracelets en métal. C’est simple, le bracelet de la Pelagos m’a réconcilié avec le métal, alors que je suis pro-bracelet en cuir.
Notamment à cause de mon implication dans le projet la Naissance d’une Montre, le Garde-Temps, je me suis détaché progressivement des montres industrielles, pour leur préférer les montres d’artisans, comme Pascal Coyon, Habring²…
Pourtant, cette Pélagos m’a un peu réconcilié avec les montres de l’industrie, car c’est un produit, comme disent les Anglophones : « Flawless ». Cerise sur le gâteau, le prix, 4250 balles, qui permet à tous les passionnés d’horlogerie de se payer une pièce, qui selon moi est la plus aboutie de l’horlogerie industrielle ce 22 mars 2015.
Trollement votre,
Pifpaf.
Pour prouver mon poids sur internet, je suis obligé de dévoiler les chiffres d’audience de Foudroyantes sur Google Analitycs, de pleurer pour avoir mon accred hebdomadaire de presse (et le droit de prendre des photos, d’accéder à la press room, etc…). Mes larmes ont dû émouvoir Madeleine, finalement, j’ai le sésame hebdomadaire.
En raisonnant par l’absurde, j’ai presque envie de me payer immédiatement 1 millions fans Thaïlandais ou Bengladi, histoire d’aller pérorer aux accréditations de Baselworld en fin de semaine…